Paris (AFP) -
Emmanuel Macron a rendu mardi soir une visite surprise aux colistiers de la
majorité présidentielle aux élections européennes, à la peine dans les
sondages, pour sonner la "mobilisation" et "leur apporter son
soutien", a indiqué à l'AFP l'entourage du chef de l'Etat.
Emmanuel Macron
a rejoint les 30 colistiers dont la tête de liste de La République en Marche,
Nathalie Loiseau, et son N.2 Pascal Canfin, le ministre de la Culture Franck
Riester, ou encore les chefs du Modem François Bayrou et du Mouvement radical
Laurent Henart au restaurant "Monsieur Bleu" du palais de Tokyo, qui
donne sur la Tour Eiffel.
Si le chef de
l'Etat, qui souhaite s'investir dans la campagne, selon une source
gouvernementale, est resté invisible, il "a souhaité passer un message de
mobilisation et d’encouragement pour les trois dernières semaines avant
l’échéance électorale", a fait valoir son entourage.
Répétant le
leitmotiv de la campagne de la majorité présidentielle, il a également voulu
lancer "un message sur le fait que l’avenir de l’Europe se joue lors de
ces élections: c’est un choix entre ceux qui veulent rebâtir l’Europe et ceux
qui veulent la diviser", a encore souligné cette source.
"On n'a jamais
eu autant besoin de l'Europe et l'Europe n'a jamais été autant en danger",
a aussi souligné Stanislas Guérini à sa sortie du restaurant. "La
mobilisation est maximum", a-t-il assuré.
"Emmanuel
Macron, c'est le leader de l'Europe. Il nous a parlé des enjeux européens ce
soir. Ca nous a fait tous très plaisir. C'était un moment de joie, de
mobilisation bien sûr et je crois que ça a fait plaisir à l'ensemble des
colistiers qui étaient là... La campagne continue", a déclaré Nathalie
Loiseau à la presse à sa sortie.
- "On était
déjà boostés à 300%"-
Egalement
présent, le chef du Modem François Bayrou, interrogé sur les sondages, a estimé
qu'ils étaient "de peu d'importance. C'est à la fin qu'on les voit",
a-t-il assuré.
Selon lui,
"dans l'ensemble des pays européens le président de la République
française est le seul à porter une vision vitale de l'existence de l'Europe et
de sa force" face à "des leaders anti-européens, puissants, soutenus
par des puissances extérieures".
"On était
déjà boostés à 300%, donc on continue. La suite c'est véritablement le 9 mai,
le programme" qui sera rendu public, a ajouté Marie-Pierre Vedrenne.
Le gouvernement
s'est lancé lundi dans la campagne pour soutenir la liste LREM, devancée ces
derniers jours par le Rassemblement national dans plusieurs sondages.
Car "si
LREM fait un mauvais score aux européennes, la dynamique politique (du
quinquennat) sera plus malaisée à mettre en œuvre. Et le poids de la France au
sein de l'UE ne sera pas le même selon le score de la majorité. Que ce soit sur
le plan intérieur ou extérieur, ces élections sont très importantes", a
reconnu auprès de l'AFP une source gouvernementale.
Selon un dernier
sondage OpinionWay/Tilder, le Rassemblement national (24%, stable) est en tête
des intentions de vote pour les européennes, mais La République en Marche (22%,
+1) est en légère progression.
Selon Elabe pour
BFMTV en revanche, LREM et le RN sont au coude-à-coude avec chacun 22%
d'intentions de vote. En troisième position, la liste Les Républicains est
également créditée de 14% dans ces deux enquêtes.
Lundi, le
gouvernement avait débarqué en force, le Premier ministre Edouard Philippe en
tête, lors d'un meeting à Caen, devant quelque 500 partisans.
L'opposition
elle, s'appuie sur les sondages et les déboires récents de Nathalie Loiseau
pour railler une campagne qui "bat de l'aile", selon la tête de liste
RN Jordan Bardella, ou qui ressemble "dans sa dernière ligne droite à la
Bérézina ou la déroute", a affirmé mardi le chef de file des députés LR
Christian Jacob.
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