En Asie centrale, les filles des chefs
d'Etat font souvent parler d’elles, et ce, depuis une bonne quinzaine d’années,
depuis qu’elles sont des acteurs politico-financiers des ex-républiques
soviétiques de la région. La fille aînée du désormais ex-président du
Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, vient par exemple d’être élue à la tête du
Sénat.
De notre correspondant dans la région,
Mis à part le Kirghizstan, les cinq
républiques d'Asie centrale sont des régimes autoritaires, voire dictatoriaux.
Le pouvoir y est très personnalisé et plus ou moins concentré dans les mains
d’une famille. L’autre facteur, dû au hasard, est que les présidents de la
région ont une certaine tendance à avoir des filles, ce qui ne les arrange pas
toujours. On a l’impression qu’ils préféreraient avoir des garçons pour mettre
en place des successions quasi dynastiques, comme cela s’est passé en
Azerbaïdjan, dans le Caucase, où Ilham Aliev a succédé en 2003 à son père
Heydar.
Des postes stratégiques
Elles n'occupent pas toujours des postes
politiques. Dariga Nazarbaïeva, la fille de l’ancien président du Kazakhstan,
qui a quitté le 20 mars dernier le fauteuil qu’il occupait depuis près de 30
ans, a été « élue », si l’on peut dire, présidente du Sénat au
lendemain de la démission de son père. Elle ne va pas lui succéder. Mais on
peut penser toutefois que cela pourrait arriver, le président du Sénat devenant
chef de l’Etat en cas de vacance du poste. Saida Mirzoïoeva, fille du président
de l’Ouzbékistan au pouvoir depuis la fin 2016, vient d’être nommée directrice
adjointe d’une agence où elle sera chargée de promouvoir l’image du pays à
l’étranger.
De redoutables « prédatrices » économiques
Elles ont souvent aussi un rôle dans
l’économie, directement ou via leurs
maris, celles-ci étant très courtisées évidemment. En Ouzbékistan, Goulnara
Karimova, fille de l’ancien chef de l’Etat Islam Karimov, est aujourd’hui en
prison. Moins parce qu’elle aurait violé la loi que parce qu’elle a fini par
menacer les positions des oligarques et autres hauts-fonctionnaires qui
contrôlaient l’économie nationale. On retrouve cela ailleurs dans la région. La
fille du président du Tadjikistan, Tahmina Rahmon, a aussi une terrible
réputation dans son pays, pour avoir mis la main sur plusieurs centres
commerciaux et s’être arrogé des affaires juteuses, comme dans le domaine de
l’énergie.
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